Le Science et Vie n°1235 d’Août 2020 [1] titrait : « Pourquoi on croit en Dieu ? Les mathématiques ont enfin la réponse ». Le verdict des matheux a de quoi vous sidérer !
Cet été, en parcourant le dossier exceptionnel de S&V, un passage a particulièrement retenu mon attention : « Le théorème n’affirme pas que Dieu existe réellement. Juste qu’il est irrationnel de dire qu’Il n’existe pas. Ce qui, en soit, est déjà renversant… » (p. 66).
Dans un rêve, que j’aborde en détail dans le deuxième épisode de BibleAccessible, j’ai associé ce passage remarquable au début du Psaume 14, qui proclame : « Le fou dit dans son coeur : il n’y a pas de Dieu ».
Avant de plonger dans l’analyse de ce Psaume ainsi que d’autres textes bibliques, examinons comment, après des siècles de réflexion, les mathématiques et l’informatique ont abouti à la conclusion suivante : : « Dieu, dans sa définition la plus répandue en métaphysique, existe nécessairement. On ne peut penser un monde dans lequel il n’existerait pas » [1].
« Soyez donc parfaits comme votre Père céleste est parfait », c’est avec ces mots de Jésus-Christ que se conclut le chapitre 5 de l’Évangile de Matthieu. Dans son célèbre discours du Sermon sur la Montagne, le Christ présente sa loi morale en dépeignant un « Père céleste parfait », exigeant la même perfection de la part de ses disciples.
De nombreux autres passages biblique témoignent de cette perfection divine. En voici deux exemples :
« Saint, saint, saint est l’Éternel, le maître de l’univers ! Sa gloire remplit toute la terre ! » Esaïe 6:3
« Ne vous y trompez pas, mes frères et sœurs bien-aimés : tout bienfait et tout don parfait viennent d’en haut ; ils descendent du Père des lumières, en qui il n’y a ni changement ni l’ombre d’une variation » Jacques 1:16-17
Dans la Bible, Dieu est décrit comme l’être suprême qui possède « toutes les perfections » selon LEIBNIZ et, par conséquent, « toutes les propriétés positives » selon GÖDEL. Ainsi, d’après les sciences, l’Éternel existe nécessairement.
Il est crucial d’examiner attentivement le nom « Éternel » que Dieu utilise pour se désigner lui-même dans la bible. Ce terme est la traduction française du Tétragramme « YHWH », qui peut également être traduit par « Je suis celui qui suis ». Ce nom capte l’essence même de Dieu avec l’existence comme caractéristique intrinsèque. Cela est exceptionnelle au regard de la section précédente sur son existence.
Pourquoi donc le Dieu de la bible se donne-t-Il ce nom si significatif ? Pourrait-il s’agir, en partie, d’une réponse à la célèbre preuve ontologique, instinctivement ancrée dans la logique de notre pensée ? « Non pas que ce soit suivant un raisonnement conscient que les humains aient accédé à cette entité surplombant le monde de sa perfection. Mais la foi, et son incroyable universalité, a pu être influencée par cette nécessité de l’existence divine, inscrite dans la logique de la pensée » [1].
1 Au chef de chœur. De David. Le fou dit dans son cœur : « Il n’y a pas de Dieu ! » Ils se sont corrompus, ils ont commis des actions abominables ; il n’y en a aucun qui fasse le bien.
2 Du haut du ciel, l’Eternel observe les hommes pour voir s’il y en a un qui est intelligent, qui cherche Dieu : 3 tous se sont éloignés, ensemble ils se sont pervertis ; il n’y en a aucun qui fasse le bien, pas même un seul.
4 Tous ceux qui commettent l’injustice n’ont-ils aucune connaissance ? Ils dévorent mon peuple, ils le prennent pour nourriture ; ils ne font pas appel à l’Eternel. 5 C’est alors qu’ils trembleront d’épouvante, car Dieu est au milieu des justes.
6 Vous bafouez l’espoir du malheureux ? Sachez que l’Eternel est son refuge.
7 Oh ! qui accordera depuis Sion la délivrance à Israël ? Quand l’Eternel rétablira son peuple, Jacob sera dans l’allégresse, Israël se réjouira.
[-] En illustration : Le désespéré, Gustave COURBET, 1843-1845: https://fr.wikipedia.org/wiki/le_Désespéré
[1] Science et Vie n°1235 Août 2020 : Pourquoi on croit en Dieu : les mathématiques ontenfin la réponse : https://www.science-et-vie.com/archives-par-numero/n-1235
[2] A (Simplified) Supreme Being Necessarily Exists, says the Computer : Computationally Explored Variants of Gödel’s Ontological Argument. Christoph Benzmüller (2020) 10.24963/kr.2020/80 : https://arxiv.org/pdf/2001.04701.pdf
[3] A Case Study on Computational Hermeneutics : E. J. Lowe’s Modal Ontological Argument, David FUENMAYOR and Christoph BENZMÜLLER, September 2020, Inbook : Beyond Faith and Rationality, Essays on Logic, Religion and Philosophy : https://link.springer.com/chapter/10.1007%2F978-3-030-43535-6_12